Selon une récente étude publiée dans la revue Gut, les patients atteints d’un cancer colorectal pourraient bénéficier d’une amélioration de leur survie grâce à un apport alimentaire en poissons gras et/ou une supplémentation en acides gras oméga-3. Cependant, au stade actuel, la prudence reste de mise face à la prise d’oméga-3, comme de tout autre complément alimentaire par des patients.
Source : Gut 19 July, 2016 doi:10.1136/gutjnl-2016-311990 Marine ω-3 polyunsaturated fatty acid intake and survival after colorectal cancer diagnosis
Commentaire de la Fondation contre le Cancer
De tels messages relayés par les médias doivent absolument être nuancés. Il est fortement déconseillé de se lancer de sa propre initiative dans un régime riche en oméga-3 ou de consommer des compléments alimentaires d’oméga-3 sans l’avis d’un oncologue ou d’un(e) diététicien(ne) spécialisé(e) en oncologie.
Trop tôt pour des recommandations cliniques
Cette étude, menée sur plus de 1600 patients, , évoque pour la première fois un impact positif potentiel des acides gras oméga-3 au niveau de la survie des patients atteints d’un cancer de l’intestin. Si ces données sont confirmées, elles pourraient inciter à recommander un apport plus élevé en oméga-3 chez les patients atteints d’un cancer colorectal. Mais actuellement, il est encore prématuré d’émettre de nouvelles recommandations en la matière.
Pas de diminution du risque global de décès
Cette étude indique que les patients ayant consommé quotidiennement au moins 0,3 g d’acides gras oméga-3 depuis l’annonce de leur diagnostic, voyaient leur risque de décès par cancer diminué de 41 % par rapport aux patients en ayant consommé moins de 0,1 g. Cependant, les apports alimentaires d’oméga-3 ne semblent pas être associés à une diminution du risque de décès toutes causes confondues pour l’ensemble des participants.
Les liaisons dangereuses
Même si cette étude suggère un effet bénéfique des oméga-3 pendant le traitement d’un cancer, d’autres chercheurs ont montré qu’une composante d’huile de poisson pourrait rendre les cellules cancéreuses insensibles à certains types de chimiothérapie. Il s’agit notamment des dérivés de platine, couramment utilisés dans le traitement du cancer colorectal. Prudence donc !
Vigilance par rapport aux compléments alimentaires
Quoi qu’il en soit, soyez toujours prudents par rapport à la consommation de compléments alimentaires. Si certaines combinaisons de compléments alimentaires et traitements contre le cancer s’avèrent positives ou neutres, d’autres présentent des effets indésirables, voire même dangereux. (réduction de l’efficacité des traitements contre le cancer, par exemple). Divers compléments peuvent également aggraver la maladie. Enfin, leur prise peut s’accompagner d’effets secondaires et avoir une influence sur l’efficacité d’autres médicaments classiques.
Notre conseil
Dans l’attente d’études complémentaires plus approfondies, il est conseillé de consommer du poisson 2 à 3 fois par semaine (maximum 2 fois pour le poisson gras). Par ailleurs, il faut éviter la consommation de compléments d’huiles de poisson ou d’oméga-3 sans avis médical.
Savoir plus? Visitez cancer.be