Fapa

Posts

Les découvertes qui révolutionnent le traitement du cancer

Article par Myriam Bru, apparu dans Soirmag

D’aucuns se demandent comment l’on peut se féliciter des progrès grandissants de la recherche scientifique en matière de luttecontre le cancer et, dans le même temps, prédire que d’ici quelques années, près d’une personne sur deux souffrira d’un cancer. Pour le Pr Pierre Coulie, chercheur et président de la Fondation contre le cancer, la réponse est simple: « L’augmentation des cas de cancer est essentiellement due au vieillissement de la population. À côté de cela, on a progressé aussi en matière de diagnostic. Grâce au dépistage systématique et à des techniques améliorées, on détecte des cancers à un stade plus précoce, principalement pour quatre cancers parmi les plus fréquents : sein, prostate, côlon et col de l’utérus. Ces deux raisons expliquent pourquoi l’on enregistre davantage de cas. »

Si les avancées sont constantes dans le domaine du diagnostic (les progrès de l’imagerie médicale sont énormes), elles le sont aussi au niveau du traitement. Cela reste difficile pour les cancers avancés, métastatiques ou pour certains types de cancer, mais des découvertes plus que prometteuses modifient le monde de l’oncologie : un Belge vient par exemple d’inventer une caméra thermique capable de déceler le cancer du sein. On parle aussi de protonthérapie, d’immuno-thérapie, de traitement contre l’angiogénèse… . Toutes ces nouvelles modalités de traitement ont déjà transformé le parcours du combattant du malade. Les combiner avec la chirurgie, la chimiothérapie et la radiothérapie que l’on utilisait jusqu’ici constitue désormais un arsenal thérapeutique conséquent mais aussi de plus en plus complexe. Il est aujourd’hui difficile de savoir si l’hôpital que l’on a choisi dispose de toutes ces technologies de pointe. Il n’existe en effet pas encore, comme le souhaiterait l’Inami, de “centrale” qui permettrait de guider les patients vers les hôpitaux en fonction de leur degré d’expertise dans tel ou tel type de cancer. Or, plus un hôpital traite de cas similaires, plus son expertise augmente, notamment en matière de combinaison de traitements et de gestion des effets secondaires.

« Il est impossible d’être à la pointe dans tous les domaines, remarque le Pr Coulie. Les hôpitaux seront amenés à se spécialiser et à regrouper leurs compétences, même en collaborant avec les pays limitrophes. Le niveau moyen de la qualité des soins est élevé en Belgique. Il existe de nombreux centres universitaires très performants, certes avec des délais d’attente parfois trop longs, mais les patients n’imaginent pas le confort dont ils disposent ici par rapport à d’autres pays où ils seraient confrontés à un système à deux vitesses : une médecine pour les riches et une pour les pauvres. » 

SE GARDER DU RÊVE AMÉRICAIN

Guérir tous les cancers reste bien sûr l’objectif ultime de la recherche scientifique, mais cet espoir se heurte sans cesse au fait qu’ils sont différents les uns des autres et que la maladie évolue dans le temps. « Il faut se méfier des effets d’annonce de résultats miraculeux. Ils sont souvent naïfs et témoignent parfois d’une certaine malhonnêteté intellectuelle », décrète le président de la Fondation contre le cancer. « La guérison, c’est-à-dire la disparition définitive de toutes les cellules cancéreuses détectables, est possible mais reste rare. En fait, on ne peut dire qu’on est guéri d’un cancer que quand on meurt d’autre chose ! Par contre, on peut aujourd’hui maintenir un cancer à un niveau très bas pendant longtemps (cinq ans, et même beaucoup plus…) avec une qualité de vie très bonne, voire tout à fait normale. Il reste, bien sûr, cette fameuse “épée de Damoclès” dont la présence au-dessus de leur tête affecte moralement les patients qui ne se sentent ni malades ni guéris. »

La plupart des patients sont prêts à tester les nouveaux traitements développés par les firmes pharmaceutiques. Ces médicaments ne sont cependant pas toujours plus efficaces que ceux dont on dispose déjà. En revanche, s’il apparaît qu’ils peuvent l’être, des études cliniques de grande ampleur doivent être menées pour le démontrer formellement. Ce qui peut prendre un certain nombre d’années. « Mais il est normal que la société ne paie ces traitements que s’ils sont réellement efficaces, explique le Pr Coulie. Pendant la période des essais cliniques d’un nouveau médicament, il y a parfois des situations difficiles avec des patients dont on pense qu’ils pourraient peut-être bénéficier d’un médicament qui n’est pas encore testé chez nous mais bien à l’étranger. Certains patients demandent par exemple de participer à des essais cliniques aux États-Unis. Mais il faut être riche, voire très riche, car cela peut coûter des centaines de milliers d’euros, non remboursés naturellement, et cela ne fonctionne pas nécessairement.

Il faut donc rester prudent : un médecin ne fait pas miroiter à son patient qu’il pourrait bénéficier de tel ou tel traitement à l’étranger alors qu’il sait pertinemment que cela va lui coûter les yeux de la tête, bien entendu sans garantie de résultat. Cette situation, pour le patient et ses proches, est psychologiquement intenable. »

 

Le 8 Mai: Journée internationale du cancer de l’ ovaire

Le cancer des ovaires se déclare le plus souvent chez les femmes de plus de 55 ans mais il peut néanmoins toucher toutes les tranches d’âge.

Malheureusement, il n’existe pas une bonne et simple méthode permettant son diagnostic précoce, comme ce qui existe pour le cancer du sein ou du col utérin. On a dès lors souvent recours à l’échographie et à la recherche d’un marqueur sanguin tumoral non spécifique, le CA 125, mais ces techniques ne sont pas suffisamment fiables.

Le peu de plaintes en début de maladie amène à une découverte tardive de la tumeur et souvent on découvre alors des métastases dans les ganglions lymphatiques et le péritoine.

Les patients Lynch ayant un risque surélevé de cancer de l’ovaire, nous recommandons un examen régulier (annuel), une échographie ainsi que la réalisation d’un frottis.

L’hystérectomie totale (ablation de l’utérus et des ovaires) est recommandée dès lors que le désir d’enfant est comblé, car cela diminue fortement le risque d’un cancer gynécologique. Ceci est fortement recommandé chez les femmes qui ont déjà subi un cancer de l’intestin. Le risque de cancer gynécologique chez ces dernières est de plus de 25% durant les 10 années suivant le diagnostic de cancer du côlon. Un bon suivi est, comme toujours, la meilleure des règles en matière de prévention.

 

La congélation d’ovules et de sperme dorénavant remboursée pour les malades du cancer

La congélation d’ovules et de sperme dorénavant remboursée pour les malades du cancer

Les traitements anti-cancéreux peuvent s’accompagner souvent d’une série d’effets négatifs, notamment sur la fertilité des patients. Grâce à l’oncofreezing, ceux-ci ont la possibilité, une fois guéris, d’avoir des enfants disposant de leur propre matériel génétique.

A l’heure actuelle, beaucoup de jeunes patients sont en doublement touchés par la maladie. « Ils doivent subir des traitements lourds pour vaincre la maladie, mais ils doivent aussi abandonner leurs éventuels désirs d’enfants. A l’avenir, ils ne devront plus avoir peur de ne jamais avoir d’enfants et pourront ainsi se concentrer pleinement sur leur guérison », fait valoir la ministre.

La décision prévoit le remboursement intégral de la collecte et du stockage des ovules, tissus ovariens et spermatozoïdes dans des centres reconnus par l’Inami. Ceux-ci peuvent dès aujourd’hui/lundi souscrire une convention en ce sens avec l’INAMI.

Immunothérapie sous les projecteurs

Immunothérapie sous les projecteurs

Les nouvelles thérapies, comme par exemple l’immunothérapie, ont été passées en revue. De nombreux essais cliniques d’immunothérapie sont en cours, tant en Belgique qu’à l’étranger. L’immunothérapie prend petit à petit sa place dans le traitement de certains cancers, aux côtés de la chirurgie, de la radiothérapie et de la chimiothérapie.

L’immunothérapie est un traitement qui vise à « mobiliser » les défenses immunitaires du patient contre sa maladie. Il s’agit d’une piste importante en recherche en oncologie à l’heure actuelle. Plusieurs traitements d’immunothérapie sont d’ores et déjà disponibles.

En éliminant les dernières cellules cancéreuses qui auraient échappé aux autres traitements, l’immunothérapie pourrait, par exemple, transformer une rémission (disparition de tous les signes de la maladie, n’excluant pas une récidive ultérieure) en guérison définitive.

L’équipe FAPA était présente avec un stand afin de rappeler aux médecins l’existence de notre registre pour les personnes ayant une prédisposition génétique à développer un cancer colorectal.

 

En savoir plus ? Lisez cet article 

Le cancer colorectal

Le cancer colorectal représente en Belgique plus de 7500 nouveaux cas par an. Chez les femmes, il s’agit du 2ième cancer le plus fréquent après le cancer du sein. Chez les hommes, il se positionne au 3ième rang après le cancer de la prostate et du poumon. Le cancer est en général une maladie de l’âge mûr; il en va de même pour le cancer du gros intestin. Ceci signifie que le risque de développer un cancer colorectal augmente avec l’âge, surtout à partir de 50 ans. L’âge moyen du diagnostic se situe autour de 65 ans.

Le cancer colorectal se développe à partir d’un polype. Beaucoup de personnes ont des polypes, qui sont des excroissances en forme de champignon dans l’intestin. La taille de ces polypes peut varier de moins d’un mm jusqu’à quelques centimètres. Un polype est en soi bénin mais peut parfois se transformer, avec le temps, en tumeur maligne appelée aussi cancer. Dans la population générale, ces tumeurs malignes se développent le plus souvent dans les dernières parties du gros intestin, c.à.d. le sigmoïde et le rectum (voir figure).

On peut détecter ces polypes par un examen du gros intestin: une colonoscopie. Cet examen se fait à l’aide d’un tube souple pourvu d’une petite caméra, introduit par l’anus. Grâce à cette caméra, le médecin peut détecter la présence de polypes. Si, pendant l’examen, le médecin constate la présence d’un ou plusieurs polypes, ceux-ci feront l’objet d’une résection, puis d’une analyse microscopique. La détection précoce et l’ablation de ces polypes peuvent prévenir le cancer colorectal.

Le cancer colorectal héréditaire

Le cancer colorectal héréditaire

Plusieurs facteurs peuvent intervenir dans le développement d’un cancer colorectal. Dans certains cas, assez rares, la génétique joue un rôle prépondérant : une personne avec une prédisposition génétique pour le cancer colorectal court ainsi un risque plus élevé qu’une autre de…